Laissons parler le yogi
Du silence jaillit le souffle.
L'inspir emplit l'espace. Il unit le corps et l'espace. Le corps s'emplit et se détend. Il se réjouit de recevoir la vie. La matière qui le constitue vibre à l'unisson du ciel.
Lorsque l'inspir s'est complètement déployé, le souffle suspend son vol, à la manière d'un oiseau dont les ailes sont complètement ouvertes.
L'expir peut alors survenir. Il est abandon. Les sensations, les pensées et les émotions se condensent dans sa trame. Elles sont ainsi réunies et peuvent se résorber dans l'unité de la conscience.
Lorsque l'expir arrive à son terme, le souffle est uni à sa source. Il est silence, grâce et présence.
Dans ce cycle mélodieux, gît la naissance du monde, sa création, son déploiement et sa résorption. Nul besoin d'aller plus loin pour comprendre la nature de l'univers, nul besoin d'aller plus loin pour être ce que nous sommes.
Le souffle est ainsi le miroir de la conscience. Il ramène l'esprit au silence dont il est issu. Le souffle, l'esprit et le silence sont indéfectible unité, fidèle représentation de la danse du manifesté dans le non-manifesté.